L’hôtel de Guînes situé au centre de la ville d’Arras (Rue des jongleurs entre l’Abbaye Saint Vaast et la place du théâtre), est l’un des lieux de culture de la ville où vous pourrez sans difficulté voir tout au long de l’année différentes expositions artistiques. Hôtel particulier édifié en 1738 à l’initiative du Comte de Bonnières, ressemblant aux modèles parisiens avec cour et jardin de Paris à l’instar d’autres résidences comme l’hôtel Dubois de Fosseux (1749) à quelques centaines de mètres en allant vers le centre administratif, il est lieu où séjourne la famille Guînes de l’époque lorsqu’elle est en ville. Ses façades remarquables sont classées et les salles dont les plafonds travaillés en stuc également.
Situation géographique dans Arras
Voici le plan menant au 2 Rue des Jongleurs à Arras :
Ce qu’il nous est permis de voir de l’hôtel de Guînes
En entrant dans la cour, on est tout de suite saisi(e) par les façades en style classique et les pierres pavées typiques de l’époque sous nos pieds. Les compositions murales sont symétriques et le répertoire décoratif s’inspire de l’antiquité.
Dans la salle principale du corps de logis au fond de la cour, on passe quelques marches pour voir des pièces aux hauteurs assez impressionnantes mais typiques de l’époque. Admirez les sols, murs et plafonds (mais aussi les cheminées en marbre) lorsque vous prenez le temps de flâner lors d’une exposition artistique.
Qui était la famille de Guînes à Arras ?
Il s’agit d’une famille de nobles de l’Ancien Régime. Les Guînes étaient des comtes originaires de la ville éponyme qui se situe dans le Pas-de-Calais, près de la mer dans le pays d’Opale. Elle est réputée encore de nos jours pour ses forêts et ses marais et reste à ce titre touristique en dépit de son faible nombre d’habitants (un peu plus de 5600 âmes). Mais en réalité, c’est à partir de Charles Eugène Jean Dominique de Bonnière que le nom de Guînes fut ajouté. Il était comte de Souastre.
Celui qui fut à l’origine de la construction que l’on peut admirer à Arras n’est autre que Adrien Louis de Bonnières, le comte de Souastre qui devint duc de Guînes. Il fut né à Lille le 13 avril 1735 et mourut le 21 décembre 1806 à Paris. Militaire et diplomate français du XVIIIᵉ siècle, député de la noblesse aux États d’Artois et comte de Souastre , le duc de Guînes est resté célèbre comme protégé de la reine. Très présent à la cour, Mozart lui composa même un concerto pour flûte, harpe et orchestre.
De l’affaire de Guînes à la Terreur
Ambassadeur de Berlin en 1768, tombé en disgrâce, il le devient à Londres en 1770 où l’attend un scandale dit l' »affaire de Guînes » (une histoire d’argent et de spéculation sur les fonds publics avec escroquerie de plusieurs banquiers parisiens). Si Marie-Antoinette pris sont parti lors de l’affaire, il fut véritablement nommé « duc de Guînes » à son retour à Paris. Il enchaîne ensuite les titres de noblesses et devient ainsi chevalier de l’Ordre du Saint-Esprit mais aussi gouverneur de Maubeuge et enfin gouverneur de l’Artois en 1788. Fuyant la Terreur en Angleterre, il revient en France durant le Consulat et meurt en 1806. Ses armoiries sont « Vairé d’or et d’azur ».
X.D.