Le musée des Beaux-Arts d’Arras : Visite sur 3 niveaux

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Au cœur d’un patrimoine architectural remarquable, le musée des Beaux-Arts du Pôle Culture Saint-Vaast est une véritable pépite culturelle dans la région des Hauts-de-France. Abritant une collection d’une richesse étonnante, ce musée vous invite à traverser les siècles, de l’ère médiévale à l’époque contemporaine, en trois niveaux soigneusement organisés. Sur chaque étage, le visiteur est transporté dans l’histoire locale de la ville et de l’Artois. Le premier niveau remonte au XIIème siècle et offre un aperçu des œuvres médiévales, le second étage est consacré aux XVIIème et XVIIIème siècles, tandis que le dernier niveau est dédié aux trésors du XIXème siècle. En plus de cette collection exceptionnelle, l’accès au musée est gratuit, offrant également une connexion directe avec la médiathèque et les archives de la ville. Une véritable immersion dans l’histoire et l’art, qui fait de ce musée un incontournable pour toute visite à Arras.

L’organisation du musée en trois niveaux de collections

Le musée des Beaux-Arts d’Arras renferme une multitude de chefs-d’œuvre issus de différentes écoles artistiques. Vous pourrez admirer des toiles de l’École française et des anciens Pays-Bas, avec des artistes renommés tels que Champaigne, Eugène Delacroix, Lebrun, Fragonard, Rubens, et même le grand Pieter Brueghel l’Ancien. Ces œuvres sont des témoins de leur temps, reflétant les courants artistiques et les évolutions de la peinture européenne. Pour les amateurs d’art du XIXème siècle, le musée expose également des œuvres de Jean-Baptiste Carpeaux, Jules Breton, Camille Corot et Constant Dutilleux, offrant ainsi un panorama riche et diversifié de l’évolution artistique à travers les âges.

Outre les peintures et sculptures, le musée conserve des pièces historiques de grande valeur, comme les tombeaux et les pierres de l’ancienne cathédrale Notre-Dame d’Arras. Les visiteurs pourront également contempler le célèbre trésor de Beaurains, des tentures, les deux lions qui trônaient autrefois en haut du Beffroi, ainsi que des œuvres issues de l’école d’Arras. La collection s’étend jusqu’à des éléments liés à l’histoire naturelle, comprenant une vaste collection d’animaux taxidermisés. Le musée d’Arras ne se contente donc pas d’être un simple lieu d’exposition de peintures, il se présente comme un véritable conservatoire du patrimoine historique et artistique de la région.
Le rez-de-chaussée du musée

Dès l’entrée dans le musée, le visiteur est accueilli par un des anciens lions qui ornait le sommet du Beffroi d’Arras. Sculptés au XIXème siècle, ces lions sont des symboles du pouvoir et de la grandeur de la ville. Un autre lion, mieux préservé, est exposé plus loin dans le cloître de l’abbaye. La présence de ces lions au musée rappelle l’importance des arts décoratifs dans l’ornementation des édifices publics d’Arras à travers les siècles.

En poursuivant la visite au rez-de-chaussée, on tombe sur les deux anges dorés de Saudemont, datant de la seconde moitié du XIIIème siècle (1250-1270). Ces sculptures, acquises par le musée en 1958, présentent des traits rappelant l’iconographie de l’ange souriant de la cathédrale de Reims, soulignant l’influence des courants artistiques de l’époque. Le musée d’Arras, en les exposant, permet ainsi de saisir la finesse et la profondeur de l’art religieux médiéval.

Ne manquez pas de faire une halte au réfectoire des moines, une vaste salle jouxtant la médiathèque. Ce réfectoire était le théâtre des huit offices quotidiens pratiqués par les moines : les Matines, les Laudes, le Prime, la Tierce, la Sexte, la None, les Vêpres et les Complies. La majesté de cette salle témoigne de la richesse spirituelle et matérielle de l’abbaye, ainsi que de l’importance de la vie monastique dans l’histoire de la ville.

Cependant, l’un des joyaux du rez-de-chaussée reste la collection d’œuvres médiévales, mettant en avant des éléments issus de la vie locale et religieuse de l’Artois. Ces pièces sont autant de fragments d’histoire, illustrant l’essor de la région durant le Moyen Âge.

Le second niveau du Musée d’Arras

En gravissant les escaliers vers le second niveau, le visiteur pénètre dans l’époque moderne. Ce niveau regroupe de nombreux chefs-d’œuvre baroques, véritables fenêtres sur les siècles de l’histoire de France. Parmi les œuvres les plus remarquables, on trouve le Dénombrement à Bethléem de Pieter Brueghel l’Ancien, réalisé en 1566 et inspiré de l’Évangile selon Saint Luc. Ce tableau, avec sa richesse de détails et sa profondeur de composition, illustre la maîtrise du peintre flamand et sa capacité à capturer les scènes bibliques dans un contexte de vie quotidienne.

Au centre de ce niveau se trouve la somptueuse salle jaune, également connue sous le nom de « salle des Mays ». Cette salle abrite sept des quatorze Mays de Notre-Dame, de vastes toiles commandées chaque année par la confrérie des orfèvres de Paris pour la cathédrale Notre-Dame de Paris. Ces œuvres, réalisées dès 1630, dépeignent des scènes de la vie des apôtres et constituent un témoignage majeur de l’art religieux du XVIIème siècle. Le raffinement des couleurs et la complexité des compositions vous laisseront émerveillé(e).

Le second niveau propose également des salles plus petites où l’on peut admirer d’autres chefs-d’œuvre. Parmi eux, La guérison du paralytique de Jean Restout (1692-1768), une peinture à l’huile d’une rare intensité, dépeignant la scène biblique avec une profonde sensibilité.

Le musée ne se limite pas à la peinture. Une salle est consacrée aux œuvres en céramique, un art qui a connu un grand succès dans la région. La ville d’Arras était notamment réputée pour ses céramiques bleues, un savoir-faire transmis par des artisans locaux comme la maison Caudron.

Le troisième niveau du Musée d’Arras

Le troisième niveau du Musée d’Arras est un espace fascinant qui plonge les visiteurs dans l’univers artistique du XIXème siècle, une période riche en bouleversements artistiques et sociaux. C’est l’époque du romantisme, du réalisme, puis de l’impressionnisme, où les artistes cherchent à exprimer les émotions, la nature et la vie quotidienne avec une sensibilité nouvelle. Ce niveau du musée abrite des œuvres variées, notamment des collections sorties des réserves, telles que des taxidermies d’animaux. La taxidermie, très populaire à cette époque, reflète l’engouement pour l’histoire naturelle et la curiosité scientifique qui se développe au XIXème siècle. Les animaux naturalisés présentés dans le musée montrent non seulement l’attention portée aux détails anatomiques, mais aussi l’intérêt pour la conservation de la faune, à une période où les explorations du monde et les découvertes de nouvelles espèces passionnent les érudits et le grand public.

Parmi les pièces maîtresses, on trouve les céramiques japonaises de la collection d’Edmond Désiré Lecesne, constituée de porcelaine Imari. Cette collection, datant de la fin du XIXème siècle et du début du XXème siècle, témoigne de la fascination pour l’art oriental en Europe, notamment pour l’« Japonisme », un mouvement artistique influencé par l’esthétique japonaise. À cette époque, les échanges entre l’Orient et l’Occident se multiplient, et l’art japonais, avec ses motifs épurés, ses couleurs vives et ses formes élégantes, inspire de nombreux artistes européens. Les porcelaines Imari, reconnaissables à leurs riches motifs floraux et leurs émaux rouge, bleu et or, illustrent cette influence et révèlent l’attrait des collectionneurs pour des objets venus de l’autre bout du monde. Cette section du musée permet ainsi de comprendre comment l’art européen s’est nourri de ces nouvelles inspirations pour créer des œuvres aux esthétiques renouvelées.

L’autre aspect central du troisième niveau est la collection de peintures du XIXème siècle, qui inclut des œuvres de grands noms de la peinture française. Parmi elles, Le repos de Jules Breton attire particulièrement l’attention. Breton, originaire d’Arras, est connu pour ses représentations émouvantes de la vie paysanne, capturant la beauté simple et laborieuse de la campagne française. Son œuvre illustre le réalisme, un courant artistique de l’époque qui cherche à dépeindre fidèlement la réalité sans idéalisation. Les visiteurs pourront également admirer des toiles de maîtres tels qu’Eugène Delacroix, dont le style passionné incarne le romantisme, ou encore des œuvres de Camille Corot, célèbre pour ses paysages empreints de douceur et de poésie. Le musée expose aussi des œuvres de Fragonard, montrant ainsi la transition entre le rococo du XVIIIème siècle et les nouvelles esthétiques du XIXème. L’ensemble des peintures présentées offre un panorama riche des styles et thèmes abordés durant ce siècle, reflétant les évolutions artistiques, sociales et culturelles de l’époque.

Où se trouve le musée d’Arras ? Quels horaires ?

Pour découvrir ce musée exceptionnel, rendez-vous en centre-ville, entre la médiathèque et le jardin de la Légion d’Honneur, à proximité de la cathédrale, au 22 Rue Paul Doumer :

Le musée est ouvert au public de manière gratuite du mardi au dimanche de 10h00 à 18h00, et il est fermé le lundi. Une visite d’environ deux heures vous permettra d’explorer tranquillement l’ensemble de ses trésors, pour un voyage captivant au cœur de l’histoire et de l’art d’Arras.

X.D.