Puces à Bidasse : une tradition estivale à Arras

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Chaque année, au cœur de l’été, Arras s’anime avec l’une de ses manifestations les plus attendues : les Puces à Bidasse. Cet événement emblématique, qui attire des amateurs de brocante, de vide-greniers et de trésors anciens, est une véritable institution locale. Pour cette 45e édition, le rendez-vous est fixé au dimanche 18 août 2024, une date marquée d’une pierre blanche pour les passionnés d’objets d’époque et les chineurs en quête de la perle rare.

Un événement incontournable pour les passionnés de brocante

Les Puces à Bidasse s’inscrivent la tradition locale ainsi que la brocante de Méaulens par exemple. C’est avant tout un moment de convivialité, un espace où les histoires se racontent à travers des objets qui ont traversé le temps. Ce marché à ciel ouvert s’étend sur les places emblématiques d’Arras, incluant la Grand’Place, la Place des Héros, et la Place Vacquerie. Cette année, en raison des travaux de modernisation dans le centre-ville, le périmètre de l’événement a été légèrement étendu, intégrant également la Place d’Ipswich et les rues environnantes, comme la rue piétonne Wacquez-Glasson et la rue aux Ours.

Ce qui rend cet événement si spécial, c’est sa capacité à rassembler des vendeurs de tous horizons. Avec environ 300 exposants inscrits, les visiteurs peuvent s’attendre à une diversité impressionnante : des antiquaires expérimentés, des brocanteurs passionnés, et des particuliers désireux de donner une seconde vie à des objets oubliés. Cette mixité est l’essence même des Puces à Bidasse, offrant à chaque stand une surprise potentielle, que ce soit une pièce de collection rare ou un simple objet du quotidien devenu insolite avec le temps.

braderie rue de la taillerie entre les deux places

La braderie vue de la rue de la Taillerie

Les coulisses de l’organisation : une logistique bien rodée

Organiser un événement de cette ampleur nécessite une coordination sans faille, surtout lorsque le cadre urbain évolue, comme c’est le cas cette année avec les travaux en cours. La ville d’Arras, forte de son expérience, a su adapter l’itinéraire des Puces à Bidasse pour optimiser l’espace disponible et accueillir le maximum d’exposants. L’intégration de nouvelles zones, comme la Place d’Ipswich, témoigne de cette flexibilité et de la volonté de maintenir un événement à la hauteur des attentes.

Le succès des Puces à Bidasse repose aussi sur la fidélité des participants, qu’ils soient vendeurs ou acheteurs. Les Arrageois et les habitants des environs, notamment de la métropole lilloise, sont nombreux à revenir chaque année. Pour beaucoup, c’est un rendez-vous immanquable avant la grande braderie de Lille, qui, exceptionnellement cette année, a été décalée à septembre en raison des Jeux Olympiques. Cette anticipation donne une dimension encore plus particulière à l’édition 2024 des Puces à Bidasse.

Pour aller plus loin : Qui est Bidasse ?

Le personnage de Bidasse trouve ses origines dans la culture populaire française du début du XXème siècle. Bidasse est un surnom affectueux donné aux soldats, notamment ceux qui faisaient leur service militaire obligatoire. Ce nom est devenu célèbre grâce à la littérature, au théâtre et surtout à la chanson, avec des airs comme « La Madelon » qui célébraient la vie militaire de façon humoristique et bon enfant. Bidasse incarne l’image du soldat simple, un peu naïf mais plein de bon sens, qui traverse les épreuves de la vie militaire avec un esprit léger et optimiste.

Au-delà de son rôle de figure emblématique de la chanson française, Bidasse symbolise aussi une époque où le service militaire était un passage obligé pour les jeunes hommes, un moment de camaraderie mais aussi de découverte de soi. Dans des villes comme Arras, qui ont une riche histoire militaire (en particulier avec ses casernes et cimetières militaires comme celui du faubourg d’Amiens), ce personnage résonne particulièrement, rappelant les générations qui ont fait leur service sous les drapeaux. Ainsi, le nom « Puces à Bidasse » fait écho à cette tradition, ancrant l’événement dans un contexte historique tout en lui donnant une touche de nostalgie et de convivialité.

Pour conclure : Pourquoi parle-t-on de marché aux puces pour désigner la brocante ?

L’expression « marché aux puces » est née à la fin du XIXème siècle à Paris, et son origine est aussi curieuse que révélatrice. On suppose que le terme « puces » se réfère aux petits parasites, souvent associés aux vieux vêtements et objets que l’on trouvait sur ces marchés. À l’époque, les chiffonniers, ces récupérateurs de vêtements et d’objets usagés, écumaient les rues pour collecter tout ce qui pouvait être revendu. Les vêtements et autres objets, souvent d’origine douteuse, étaient réputés pour être infestés de puces, ce qui a donné son nom au marché où ils étaient vendus : le « marché aux puces ».

Cette appellation a rapidement gagné en popularité, en grande partie grâce au marché emblématique de la porte de Clignancourt à Paris. Ce marché, initialement installé à la périphérie de la ville pour éviter les désagréments liés aux objets usagés, est devenu un lieu incontournable pour les amateurs de brocante. Là, on trouvait tout un assortiment de biens de seconde main, dont certains portaient encore les stigmates de leur passé. Le nom « puces » a donc perduré, même lorsque ces marchés se sont élargis pour inclure des antiquités et des objets plus rares, symbolisant le lien entre ces articles de collection et leur histoire souvent méconnue.

Aujourd’hui, l’expression « marché aux puces » est utilisée de manière générale pour désigner tout marché de brocante en plein air, où les gens viennent chiner des objets d’occasion. Bien que les conditions d’hygiène se soient grandement améliorées, le terme « puces » comme ici à Arras évoque toujours cette dimension populaire et accessible des marchés de brocante, où chaque objet, même le plus modeste, peut devenir un trésor pour celui qui le découvre. Le charme de ces marchés réside justement dans la diversité des objets proposés, allant des simples souvenirs aux antiquités précieuses, tous porteurs d’une histoire singulière.

R.C.