Eugène-François Vidocq est une figure emblématique de l’histoire française et de la lutte contre le crime et une figure locale arrageoise au même titre que Adam de la Halle. Né le 24 juillet 1775 à Arras et mort le 11 mai 1857 à Paris, il est surtout connu pour « ses multiples talents » : il a été à la fois criminel, détective, et chef de la police de sûreté sous Napoléon. Dans cet article, nous vous proposons de découvrir la biographie de Vidocq, ses débuts à Arras, ses faits célèbres et sa présence dans les arts.
Biographie et débuts à Arras
Eugène-François Vidocq est né dans une famille modeste d’Arras. Son père, Nicolas Vidocq, était boulanger et sa mère, Henriette Françoise Vidocq, était femme au foyer. Dès son plus jeune âge, Vidocq se distingue par son caractère rebelle et indépendant puisqu’il allait jusqu’à chaparder dans les caisses e la boulangerie (cette dernière existe toujours à l’angle de la rue des Trois Visages). Il quitte l’école très tôt et enchaîne les petits boulots. À 16 ans, il s’engage dans l’armée et participe à plusieurs campagnes militaires.
De retour à Arras, Vidocq se marie mais mène une vie dissolue et s’adonne au vol. Ses méfaits lui valent plusieurs séjours en prison, où il se lie d’amitié avec de nombreux criminels.
Vidocq le bagnard devenu policier
Condamné à huit ans de travaux forcés pour « faux en écritures », Vidocq parvient à s’évader à deux reprises du bagne. Sa notoriété grandit tant auprès des criminels du pays qu’auprès de la police, à qui il offre ses services en tant qu’informateur. Très doué dans ce rôle, il est finalement nommé à la tête d’une brigade où il se montre extrêmement efficace, malgré des méthodes peu conventionnelles. Il est gracié par le roi Louis XVIII en 1818.
Vidocq est notamment connu pour avoir arrêté des brigands dans la forêt de Sénart au XIXe siècle
Soupçonné d’organiser lui-même des opérations criminelles et de collaborer avec ceux qu’il appréhende (plus de 16 000 personnes en tout, ce qui est énorme), il est contraint de démissionner. Cependant, Vidocq ne s’arrête pas là : fort de son expérience, il crée un papier infalsifiable et ouvre sa propre usine. Il devient également gardien de la prestigieuse Galerie Vivienne, où il fonde le premier cabinet de détective privé de la capitale.
Faits célèbres
Eugène-François Vidocq est surtout célèbre pour avoir créé, en 1811, la Brigade de sûreté, ancêtre de la police judiciaire française. Ayant réussi à convaincre Napoléon de l’utilité d’une telle brigade, il met en place une équipe composée d’anciens criminels repentis, convaincu que leur expérience leur permettrait de mieux comprendre et combattre le crime.
Ce personnage célèbre arrageois innove en matière d’investigation criminelle en utilisant des techniques modernes pour l’époque comme la balistique ou encore la médecine légale. Sous sa direction, la Brigade de sûreté résout de nombreuses affaires criminelles et contribue à faire baisser le taux de criminalité en France.
Vidocq dans les arts (Littérature et Cinéma)
Le personnage de Vidocq a inspiré de nombreux auteurs et artistes. Parmi les plus célèbres, on peut citer Victor Hugo, qui s’est inspiré de lui pour créer le personnage de Jean Valjean dans son roman « Les Misérables ». Alexandre Dumas a également fait référence à Vidocq dans « Les Mohicans de Paris ».
Au cinéma, Vidocq a été interprété par plusieurs acteurs, notamment Gérard Depardieu dans le film « Vidocq » (2001) réalisé par Pitof. D’autres adaptations cinématographiques incluent « Le Dossier 51 » (1978), où Vidocq est incarné par Michel Bouquet, et « L’Empereur de Paris » (2018) avec Vincent Cassel dans le rôle-titre.
À la télévision, une série intitulée « Les Nouvelles Aventures de Vidocq » a été diffusée en France entre 1971 et 1973 avec Claude Brasseur dans le rôle principal. Plus récemment, la série « Les Aventures extraordinaires de Vidocq » met en scène Bruno Madinier dans le rôle du célèbre détective.
En littérature, Vidocq a également inspiré des biographies, des romans et des bandes dessinées. L’une des œuvres les plus notables est « Mémoires de Vidocq, chef de la police de sûreté jusqu’en 1827, aujourd’hui propriétaire et fabricant de papiers à Saint-Mandé », publiée en 1828 et rédigée par Vidocq lui-même, avec l’aide d’un nègre littéraire. Ce livre a connu un grand succès en France et à l’étranger et a largement contribué à la popularité du personnage.
Se rendre dans la rue éponyme à Arras
La rue Vidocq à Arras est située sur l’ancienne rue du Miroir-de-Venise, où Vidocq est né en 1775. Aujourd’hui, cette rue correspond à la partie supérieure de la Rue des 3 Visages, qui s’étend entre le Beffroi et la rue aux Ours, juste à côté de la Place des Héros :
Pour conclure
Eugène-François Vidocq est un personnage fascinant et complexe, dont la vie aventureuse et les méthodes innovantes en matière de lutte contre le crime ont marqué l’histoire de la police française. Son parcours, qui l’a mené de la délinquance à la direction de la Brigade de sûreté, a inspiré de nombreuses œuvres littéraires et cinématographiques, faisant de Vidocq une figure emblématique de la culture populaire arrageoise et française.
R.C.