Pendant plusieurs fouilles menées durant la fin du XXème Siècle (notamment entre 1976 et 1982 sur les sites métallurgiques de Biache-St-Vaast) , on découvrit des traces importantes d’occupation préhistorique. Il s’agit là d’un site paléolithique remarquable remontant à environ 170000 ans. Les basses terrasses de la Scarpe ont aidé, par leur situation climatique, à l’établissement de populations. Non loin de la ville d’Arras, on pense également au dolmen de Fresnicourt (Fresnicourt-le-Dolmen entre Olhain et Verdrel) ou encore aux pierres jumelles d’Acq qui remontent parfois jusqu’à 2500 ans. Bien évidemment, à l’époque romaine, on a plus d’informations concernant les populations du secteur que l’on nomme aujourd’hui l’Artois. Une époque riche de mouvements de populations différentes qui constitue donc les prémices de l’histoire d’Arras.
L’époque gauloise puis romaine d’Arras
Les découvertes archéologiques deviennent très nombreuses à partir de l’époque du fer, c’est-à-dire entre 450 et 50 avant Jésus-Christ. On retrouve ainsi de nombreux vestiges sur la partie territoriale située entre la Scarpe, le Crinchon et le Gy. Cela concerne particulièrement quelques villes et villages environnants à l’instar de Duisans, Dainville, Beaurains, Fampoux, Saint-Laurent-BLangy ou encore Hamblain-les-Près qui voient quelques cabanes émerger (pensons aujourd’hui au Mont César que l’on peut observer près d’Etrun et Pont du Gy à proximité de Maroeuil). A l’époque, les activités gauloises sont principalement agricoles et nos ancêtres produisent en particulier de l’élevage de porcs et d’ovins, des céréales. Mais déjà, et le site sera aussi remarquable pour cela beaucoup plus tard, les peuples habitant la région d’Arras proposent souvent du filage et du tissage de laine, de la poterie et de la métallurgie (Les bas-fourneaux à Hamblain-les-Près en témoignent encore aujourd’hui l’activité).
La Guerre des Gaules que rédigea César fait état des Atrébates. Il les classifie avec les tribus belges originaires de Germanie qui envahirent les parties celtes du nord de la Gaule durant deux siècles (entre le IVème et le second Siècle avant notre ère). S’il est difficile de connaître précisément l’étendue de la population peuplant la région, on sait que la bataille de Sabis voit engager près de 15000 guerriers atrébates dans la coalition réalisée avec les Nerviens.
Com, le roi des atrébates désigné par César
En 54 avant Jésus Christ, un guerrier nommé Com s’illustre durant l’expédition de Bretagne menée par César. Excellent cavalier et fin diplomate, Com réussit particulièrement à prendre le commandement des Morins. Peuple gaulois belge qui disposait notamment d’un territoire s’étendant des embouchures de l’Aa à la vallée de la Canche (la Morinie). L’actuelle ville de Boulogne-sur-Mer était d’ailleurs le port le plus important de ce peuple gaulois puisqu’il permettait de se rendre plus facilement en Bretagne (l’actuelle Angleterre).
Com s’illustra par la suite de manière différente. Entre -53 et -52, il fut soupçonné de comploter contre les Romains et échappa de peu à la mort dans un guet-apens. Alors qu’il était allié de César, il devint ainsi son ennemi et prit une armée de secours pour sauvé Vercingétorix assiégé à Alésia. Ce fut évidemment un échec et il fut battu dans la région de Beauvais. Cependant, l’histoire de Com ne s’arrête ps là puisqu’il réussit à se réfugier par delà le Rhin et continua de mener des combats en Atrébatie. Ce n’est qu’en 51 avant Jésus-Christ que Com se soumit à Marc-Antoine et s’enfuit en Angleterre sur les bords de la Tamise. Il y fonda, et c’est absolument remarquable, un autre royaume atrébate.
Nemetacum : L’ancienne Arras
Nemetacum est un nom d’origine celtique qui évoque un lieu sacré ou un bois. La première mention retenue de la ville est sous la plume de Ptolémée au second siècle de notre ère mais César l’évoque dans la Guerre des Gaules sous le nom de Nemetocenna. Citée gallo-romaine, Nemetacum est fondée au premier siècle et on retrouve aujourd’hui des vestiges et le musée sur les hauteurs de la ville d’Arras, en haut de la rue Baudimont. On y trouve avec grand intérêt le sanctuaire d’Attis et Cybèle datant de la première moitié du IIIème Siècle. Le sanctuaire fut détruit vers 375.
La ville prit un réel essor jusqu’à la fin du troisième Siècle après Jésus-Christ avec les invasions germaniques mais en 406-407, les germains détruisirent la ville. Fin de Nemetacum.
Il faut ensuite attendre 428 pour que Clodion le Chevelu et les francs saliens prenne la ville en négociant avec le général romain Aetius lors de sa prise de l’Artois et du Cambrésis. C’est le début des francs fédérés combattant pour Rome. En 451 nouvelle destruction de la ville avec les Huns et Attila. Le premier évêché, qui marque ainsi le début du Moyen Âge, date de 499 et est fondé par St Vaast . Il fut toutefois très rapidement rattaché à celui de Cambrai.
X.D.